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28 mars 2018 3 28 /03 /mars /2018 12:31

La ville de Bandundu, chef lieu de la province du Kwilu qui depuis sa création, était reconnue comme la ville la plus calme de la République Démocratique du Congo, est actuellement entrain de perdre cette identité. L’insécurité prend actuellement une tournure inhabituelle : Le phénomène Kuluna devient une réalité dans notre ville. Des jeunes qui se sont constitués en groupes suivant leur quartier de résidence terrorisent les paisibles citoyens de Bandundu-ville: ils opèrent la journée comme la nuit en ramassant tout sur leur passage et cela au vu et au regard des autorités. Ils attaquent les gens avec des armes blanches (Machette, hanche, piquasse, couteau, bâton et tout autre instrument dangereux) et tuent, assassinent et blessent tous ceux qui se retrouvent sur leur chemin.

La fois passée, toutes les forces vives de la ville de Bandundu avaient informées la communauté nationale qu’internationale sur cette situation inhabituelle et aggravante qui empêche les paisibles citoyens de la ville de Bandundu de dormir tranquillement.

Quelques jours seulement après cette information, les kuluna ont réagi brutalement en brûlant 9 maisons dans la commune de mayoyo, précisément dans le quartier Malebo. Après cela, les services de sécurité ont essayé de réagir et ont arrêtés 18 présumés Kuluna. Une audience publique avait été organisée à cet effet à la place de la tribune de Bandundu-ville pendant deux jours. Au sortie de celle-ci, 5 sur 18 personnes ont été condamnées et les reste ont été libérés.

La population bandundoise avait poussé un bouf de soulagement  croyant que c’était la fin de l’histoire. Mais non, un homme suspect a été arrêté, une fois de plus dans le quartier Malebo dans la commune de Mayoyo dans la nuit du 15 mars 2018. Après une fouille corporelle,  des allumettes, des couteaux et pleins d'autres choses utilisés par des Kuluna pour bruler les maisons ont été trouvé sur lui. La colère de la population ne se fait pas attendre, puisque déjà victimes de plusieurs affres de la part de Kuluna, le monsieur a été sérieusement secoué des coups, mais de grâce, il n’a pas perdu la vie. La population de ce quartier a justifiée sa réaction par le silence des autorités qui n’arrivent pas à régler le problème.

En suite, il y a une succession des événements malheureux : le jour suivant donc, le 16 mars 2018, un jeune homme qui revenait d’une veillé mortuaire est tombé sur un groupe de Kuluna qui lui a tabassé à mort en le blessant tragiquement de la tête au pied. Jusqu’au moment où nous publions cet article, il est encore interné à l’hôpital général de référence de Bandundu pour des soins appropriés. Il s’en est suivi d’un trouble créé le 17 mars par les jeunes du quartier Air-congo réuni sous le label de la base Winner aux environs de 11h.

Trois jours après, donc le 20 mars 2018, encore dans le quartier Malebo, un homme a été retrouvé mort entrain de se bruler dans un trou remplit des tisons et des feuilles sèches. Donc, le pauvre homme est mort par incinération. C’est après investigations qu’on est arrivée à l’identifier parce que pendant qu’on l’a retrouvé, il était méconnu. Il se nomme Nzuzi TAMBWE, connu sous le nom de Kam’s, marié à Madame Esther MBUZI et père de 7 enfants. Il habitait le quartier Scibe-congo, sur l’avenue matopi n°5 dans la commune de Basoko.

Kam’s était un taximan et conduisait une moto de marque boxeur immatriculée à la mairie sous le numéro TMB 2166 qui a été retrouvé juste à côté du trou où il se brulait, sur l’avenue mbuji mayi n°34, aux environs de 3 heures du matin.

Toutes ces atrocités se commettent sous l’œil faible des autorités. Après plusieurs interpellations de la part de la population envers les autorités, celles ont réagi enfin par le biais de la mairie qui a arrêté une série des mesures qui selon elle va mettre fin au phénomène Kuluna. Le communiqué publié le dimanche 25 mars 2018 stipule ce qui suit :

  • Interdiction de circuler pendant la nuit, au-delà de 20h à toute personne sans exception et surtout pour les jeunes ;
  • La vente de lotoko (une boisson de fabrication locale extrêmement puissante où le niveau d’alcool ne pas déterminé) et des liqueurs appelés communément bwaka-bwaka ou supu na ntolo sont interdits sur toute l’étendu de la ville ;
  • La consommation ou la vente des substances nocives telle que le chanvre sont interdits ;
  • Il est interdit d’exhiber des dances et de chanter des chansons malsaines pendant les veillés mortuaires et les chansons du genre décalé sont aussi interdites;
  • Enfin, un numéro de téléphone (+243 816149034) est mis à la disposition de la population pour prévenir la police en cas d’activité suspecte de la part des kuluna.

Selon l’avis de plusieurs personnes, les mesures prises par les autorités sont précaires et éphémères. La population pense que ces mesures ne feront qu’à baisser la fièvre et non à éradiquer la maladie qui évolue avec une vélocité incroyable.

Elle avance ces arguments par le fait que le mauvais comportement de ces Kuluna se justifie par le manque croissant des emplois dans la ville de Bandundu, un manque qui a pris de l’ascenseur depuis l’arrivée de l’actuelle équipe du gouvernement provincial.

Tant que le problème d’emploi dans cette ville ne pas résolu même à 40%, il y aura souvent ces genres de désolation puisque le manque d’emploi est un problème qui concerne plus les jeunes.

Enfin, si on doit prêter l’oreille aux rumeurs qui courent ça et là, la crainte de la population est que le phénomène Kuluna est la suite logique d’un conflit entre un haut responsable de la province du Kwilu et un haut responsable au niveau national.

La population bandundoise ne demande rien que la paix et la sécurité afin qu’elle puisse vaquer librement à ses occupations avec toute quiétude.

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